Je m'excuse pour le paver que je viens de poster, et merci à tout ceux qui auront le courage de lire et surtout de répondre. Bon courage
Je ne sais pas comment vous en parlez sans risquer de vous faire penser que je suis une personne bien présomptueuse, mais je ne sais pas quoi faire et je n’ose en parler à personne.
Lorsque mon frère avait 13 ans un psychiatre à évaluer qu’il devait avoir au environ de 128 de QI. Dès lors ma mère la considéré comme étant un surdoué. Même si elle ne m’a jamais dit clairement que j’étais moins intelligente que lui, je sentais dans son regard une différence entre moi et lui. Par exemple, quand elle parlait de lui, il était « le surdoué de la famille» quand elle parlait de moi j’étais « bien sûr, tu es intelligente ». Être mois intelligente que son frère ce n’est pas facile à vivre, en vain j’ai tenté d’intéressé ma mère. Mais peu importe mes efforts que mes résultats soit bon ou mauvais, que je m’intéresse aux animaux ou à l’art, j’avais toujours ce sentiment que pour elle je n’étais pas l’égale de mon frère.
Je me mis avec le temps à penser que j’étais stupide, et mes échecs permanents dans la vie (école comme vie professionnelle), mon incapacité à être amis avec d’autres enfants, mon hyper émotivité maladive, tout ça confirmait en moi ma stupidité. Mon frère, l’ainée avait pris toute l’intelligence et moi j’avais eu ce qu’il restait, autrement dit, pas grand-chose.
J’ai donc grandi avec cette honte de moi-même. En vérité, je ne souhaite pas être surdoué, je veux juste être aux yeux de mes parents aussi intelligentes que mon frère, car être considérée intelligente c’est être aimé d’eux. Souvent je rêvais de l’être et je voyais le visage de mon entourage changer. Je n’étais plus la débile j’étais enfin normal. Pourquoi a-t-il fallu que mon frère est une intelligence telle qu’elle me soit impossible à atteindre ?
Ne trouvant pas la moindre admiration auprès de mes parents, je l’ai cherché auprès de mes professeurs, mais on me reprochait toujours d’être trop sensible, trop émotive, de ne manquer de confiance en soi. Certains profs malgré tout mon appréciée, car même si j’étais une élève médiocre, il voyait que j’aimais vraiment apprendre, que j’étais curieuses de tout. Même ce que je n’aimais pas je me forçais pour ne pas les décevoir.
Dès le collège, j’ai tenté de lire des livres considéré comme difficile. J’ai adoré la princesse de Clèves, le rouge et le noir ou l’éducation sentimentale. Je ne l’ai pas aimé parce qu’il était « difficile pour mon âge » mais parce qu’il m’avait ému aux larmes.
Si mon hyper sensibilité était un énorme défaut elle s’avéra utile dans une matière : la récitation et le théâtre. Ayant toujours été quelqu’un de très expressive il était aisée pour moi de faire passer à mes camarades une émotion. Grace à ça j’eus 20 de moyenne en récitation en 5ème et put passer en 4ème malgré des mauvaises notes dans d’autres matières.
Il y a plusieurs mois une de mes amies mal dans sa peau à passer un test de QI. Elle a obtenu 136. Elle me conseilla de le passer, car elle était sûre que je l’étais à cause du QI de mon frère. Evidemment j’ai nié en bloc, l’idée me semblait ridicule. Mais malgré moi j’étais touchée que mon amie puisse penser ça de moi, une fille si nulle.
Seulement à cause de ça, mon petit cerveau, avec son petit orgueil mal placé, se reprit à rêver d’être l’égale de mon frère. Alors curieuse je finis par me demander : mais au faite c’est quoi un véritable surdoué ? Avant de lire quoi que ce soit un surdoué pour moi c’était juste mon frère. Autrement dit une personne qui apprend avec facilité mais seulement ce qu’elle a envie. Une personne qui sait qu’elle est plus intelligente que tout le monde et qui considère les autres comme idiots à 80 pourcent, un solitaire incapable d’être compris car trop intelligent, inadapté à l’école, colérique voir capricieux car tout l’ennuie et l’insatisfait en permanence et évidemment une source de savoir inépuisable dans ses centres d’intérêt.
Seulement mon amie, n’a pas vraiment cette description, alors c’est quoi être surdoué ? Voilà le fruit de mes recherches :
Ils seraient hypersensible, perfectionnistes, ils ont un grand sens de la justice, ils sont anxieux, susceptible, drôle, rêveur, créatifs, ils aimeraient refaire le monde, ils manquent souvent de confiance en eux … et c’est héréditaire. Mais la différence fondamental entre les surdoué et les autres c’est la pensée global.
J’ai réalisé comme beaucoup d’internaute que je me reconnaissais dans beaucoup de traits de caractères du surdoué. Mais cela ne fait pas de moi une surdoué pour autant, car ai-je cette pensée globale ou ai-je une pensée séquentielle comme la majorité des gens ?
Cela s’est mis à me travailler, plus j’en lis et moins je sais et plus ça me rend malade. J’ai honte en même tant d’oser penser un truc pareil. J’ai tenté dans parler à ma moitié mais j’ai bien vite renoncé en voyant la tête qu’il me faisait. J’ai honte, vraiment honte de penser ça. J’aimerais taire la petite arrogante en moi qui ose penser une telle absurdité.
Mon contexte professionnel actuel accentue cet état, travaillant en ESAT pour handicapé psychique, je rêve de clouer le bec à mes responsables qui considèrent leurs travailleurs comme des préadolescents à qui il faut tout expliquer de A à Z : Comment doivent-ils être ? Comment doivent-ils se comporter ? Les voir prendre 15 minutes pour nous expliquer comment coller une étiquette sur une enveloppe ou plier une pochette déjà rainée me sidère. Les personnes avec qui je travaille sont dépressives, mal dans leur peau et tout ça ne les aident pas, en tout cas moi ça ne m’aide pas. Chacun de mes bilans n’est qu’une joute oratoire sans grand intérêt à mes yeux où je dois longuement expliquer que mon hypersensibilité n’est pas dû à un problème d’éducation, que si je parle en travaillant c’est parce que plier des pochettes m’ennuient, que parler d’un short sous une jupe n’est pas fondamentalement ultra personnelle, que me faire suivre constamment par un collègue durant 6 mois c’est du harcèlement au bout d’un moment… Bref pourquoi, mes supérieurs me donnent ce sentiment qu’il leurs manques quelques choses en permanence ? Car oui, je vois plus d’humanité en mes collègues qu’en ces gens dit « normaux ».
Pourtant une part de moi sait que je ne suis pas surdoué, il y a des signes. Je suis mauvaise en calcul mental, je suis incapable d’apprendre par cœur quoi que ce soit, car j’ai une très mauvaise mémoire. Je ne pense pas malgré des études de peintre enlumineur être plus créative que la moyenne. Je sais aussi que je suis une personne qui peut tout rater lorsqu’elle est angoissé, hors passer un test de QI serait un test dans mon esprit avec un tel enjeu que ne pas m’angoisser pour un tel truc est impossible. Alors ce test est-il fiable ? Et puis ai-je envie comme mon frère et mon amie d’avoir un numéro au-dessus de la tête qui estimerait mon intelligence. Le résultat me terrifie et en même temps j’aimerai arrêter de vivre avec cette éternelle interrogation ?
Mais comment en parler à mon psy sans passer pour une fille bien prétentieuse ? Bref tout ça me prend la tête et bizarrement ça me mine, oui c’est en train de rendre dépressive, c’est complètement débile.
J’ai acheté hier le livre de Jeanne SIAUD FACCHIN : Trop intelligent pour être heureux. A la base je ne voulais pas l’acheter, mais il était là à me faire de l’œil, moi j’étais là pour hypersensible de Savario TOMASELLA, mais ça a été plus fort que moi il a fallu que je prenne les deux alors que je devrais juste oublier cette idée grotesque. Du coup, j’ai planqué le livre dans ma table de nuit en espérant que ma moitié ne tombe pas dessus. Sérieux pourquoi je ne peux pas accepter le faite que je sois juste normal ?