Surdoué(e) adulte
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Par Yvane Wiart. Forum dédié à ceux qui se découvrent surdoués, pour échanger sur leur expérience : sentiment de décalage, réactions à la différence, violence psychologique, stress, joies, bonheurs...
 
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 le plus malin des singes…

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AuteurMessage
Loup des steppes




Messages : 1
Date d'inscription : 23/04/2017

le plus malin des singes…  Empty
MessageSujet: le plus malin des singes…    le plus malin des singes…  I_icon_minitimeDim 23 Avr - 21:24

Bonsoir,

Je suis un peu gêné et intimidé de m'exprimer ici. J'ai 45 ans et je n'ai jamais imaginé être "surdoué". Du reste, je ne le crois toujours pas.

Cependant, j'ai vu il y a quelques mois, l'émission 1001 vies consacrée à Pauline de Saboulin Bollèna. J'ai beaucoup aimé ce document, et j'ai constaté, avec surprise, que j'avais quelques points communs avec la situation que décrivait cette jeune femme. J'ai vu l'émission en me disant sans arrêts : "moi, je ne suis pas surdoué, et pourtant, j'ai vécu la même chose".

J'ai appris à lire tout seul, à la maternelle, bien avant le CP. J'ai eu en revanche beaucoup de mal à apprendre à écrire, essentiellement parce que je voulais terminer mon travail rapidement. Le CE1 s'est avéré un calvaire, le fait de recopier des listes de mots et d'apprendre par coeur l'orthographe m'était insupportable. Je me suis aussi aperçu dans cette classe à quel point j'étais impopulaire chez mes camarades. ça a été pour moi une incompréhension majeure.
J'ai remonté en CE2 pour finir en tête de classe toutes les années suivantes. Tout cela sans jamais travailler. Je me souviens d'avoir eu "tout bon" à un exercice de grammaire qu'avait donné l''enseignante pour nous faire découvrir une règle. Elle m'a demandé ma démarche. J'était incapable de la lui donner ; les réponses fusaient en moi, comme automatiques, et je lui ai répondu : "je le sais, c'est tout, c'est comme ça". Un peu surprise, elle a juste dit aux autres élèves que comme je lisais beaucoup, les réponses me paraissaient évidentes et elle a donné la règle. Je crois qu'elle avait raison.  J'ai toujours lu, énormément, et sans mesure, mais jamais de "livres difficiles" durant mon enfance. Je ne me suis pas intéressé à l'espace ou au sens de la vie. D'ailleurs, j'étais plutôt immature (ce qui ne colle pas non plus avec l'état de surdoué). J'étais en revanche très anxieux car très responsable et conscient des conséquences de mes actes.

En sixième, je me suis complètement effondré en mathématiques. Je ne suis jamais parvenu à remonter dans cette matière (voici donc, une preuve massive, pour moi, que je ne suis pas surdoué). J'ai continué, toujours sans travailler à être, malgré tout, bon en classe, réussissant sans problème dans toutes les matières littéraires. J'ai toujours été en tête de classe, jusqu'au lycée (et même à l'université), mais j'étais scolarisé en secteur très difficile et comme le dit le proverbe cité dans  l'intitulé de mon message : le plus malin des singes reste quand même un singe" (il n'y a aucune insulte, ni aucun mépris pour qui que ce soit dans cette phrase, d'ailleurs je m'englobe dans "ces fameux singes"). Je me suis arrangé pour paraître comme les autres élèves, ne me souciant de rien, n'ayant pas envie de réussir à l'école, parlant "mal" volontairement. Je ne me suis pas mieux intégré pour ça.

J'ai eu tous mes examens avec mention, sans travailler, mais avec un immense sentiment d'imposture, persuadé même parfois qu'il y avait une erreur dans les résultats. J'étais terrifié avant les examens par l'ampleur de tout ce que je ne savais pas, mais j'obtenais l'examen quand même. Je n'ai même pas cherché à travailler dans le secteur d'activité pour lequel j'avais été diplômé tant j'étais conscient d'être un imposteur, de ne rien savoir. J'ai passé un concours de la fonction publique, sans trop le préparer, je l'ai eu par chance. Je n'avais pas le rêve d'être fonctionnaire, mais j'ai appris à "fonctionner"…

J'étais très isolé, je souffrais de ne pas être comme les autres sans comprendre pourquoi. J'ai cherché à tous les niveaux ce qui pouvait me poser problème. J'ai même imaginé être bête mais "bête uniquement en pratique" : je veux dire "bon en théorie et incroyablement nul en pratique".
Les tests d'intelligence de l'armée que j'ai passé lors de mon service militaire m'ont révélé plutôt bon (je n'ai jamais eu le résultat précis du test) mais d'après ce qui m'a été rapporté, n'étaient pas non plus exceptionnels (objectivement, cela prouve encore que je ne suis pas surdoué)

A bout d'isolement, j'ai consulté un psychiatre en 2005. C'est pour cela que j'écris ici ce soir. Il ne m'a jamais parlé de "surdouance" mais il m'a décrit comme quelqu'un d'extrêmement intelligent. Je tenais alors un journal intime  et quand je relis ce qu'a traité ma psychothérapie, cela résonne étrangement chez moi, maintenant que je me suis intéressé à l'adulte surdoué :
nous avons en effet corrigé : un rapport problématique à l'idéal, un perfectionnisme trop important, une difficulté à agir par peur de se tromper, et surtout une personnalité dominée par l'émotion et handicapée par l'émotivité. Il a beaucoup parlé de faux-self pour me caractériser, et me prenait pour quelqu'un d'extrêmement "coincé" dans l'imaginaire et le "sérieux" en réalité. En même temps, il me décrivait comme aussi très égocentrique : ce qui ne colle pas non plus avec l'image d'un surdoué…

Alors je m'interroge ; est il possible qu'une intelligence moyenne ou relativement haute, sans qu'elle soit "exceptionnelle" (en clair sous les fameux 130) puisse engendrer les mêmes effets "négatifs" que certains traits de caractère typiques des individus surdoués ? Y a t'il une simple transmission culturelle de ces traits de caractère, sans rapport avec l'intelligence ? J'avoue parfois avoir des doutes, même si tant de détails ne collent pas. Mais il doit être séduisant de s'imaginer "surdoué", je crois que beaucoup de gens ont la faiblesse d'avoir cette illusion. Je crains d'ailleurs de découvrir que finalement, ces traits de caractères ne sont, dans mon cas, que les symptômes d'une dépression chronique. Qu'en pensez vous ?

(Désolé d'avoir été aussi long. Je crois que j'avais surtout besoin d'en parler).
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